Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/408

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Toute la mythologie y passe. Ce sont des allusions au sort du livre, qui vit le jour après avoir été presque mort, et au fils de l’auteur, qui rend à son père la vie qu’il en avait reçue.

Le morceau important est un avertissement au lecteur. Jean Alain, avocat au parlement de Bordeaux, nous y raconte les aventures de ce petit livre. C’est tout une odyssée. Entre la date de la publication, 1598 et la date de la composition, il s’est écoulé un certain laps de temps, trente ans environ. L’ouvrage du docteur Saintais fut écrit « post primos belli civilis æstus. » Les premiers troubles eurent lieu de 1560 à 1562. Il y est en outre question de Françoise de la Rochefoucaud ; qui fut nommée abbesse de Sainte-Marie à Saintes, en 1559 ; de l’église de Saint-Macoult à Saintes, détruite par les protestants en 1568 ; de Jean de Vivonne de Pisany, qui, né en 1530, donnait de grandes espérances. Ces divers noms servent à fixer le millésime de la composition du livre, 1570 à peu près.

Une autre preuve aussi décisive, c’est que Nicolas Alain était mort quand Palissy imprima son traité. En effet, le docte médecin n’avait pas eu le temps de mettre son livre sous presse. Il le laissa manuscrit. Son fils, à son trépas, était fort jeune ; il avait une douzaine d’années au plus. Jean Alain, à l’époque où il éditait son père, devait avoir environ quarante ans. C’est un âge raisonnable pour être avocat au parlement et éditeur.

Ainsi, il y a ce point acquis : l’ouvrage d’Alain n’est pas postérieur à 1570, date extrême. En effet,