Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/427

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les chimères enfantées par la fantaisie dans une science où la fantaisie gâte tout. Jérôme Cardan, à une attaque aussi vive, aussi personnelle, n’eut pas le loisir de répondre ; à l’époque où Palissy le combattait, il mourait à Rome, âgé de soixante-quinze ans moins trois jours, pensionné par Grégoire XIII. Imagination déréglée, il croyait à l’astrologie, prétendait avoir comme Socrate un démon familier, se vantait d’être doué d’une clairvoyance merveilleuse, et parce qu’il avait prédit la date de sa mort, se laissa, selon la légende, périr de faim (1576).

De là, Palissy passe à la description des différentes pierres pétrifiées. Il nomme des fruits, une poire qu’il a perdue, un coing, une figue et un navet qu’il possède encore dans son cabinet.

Des formes il vient aux couleurs. L’eau en passant dans les terres qui contiennent des minéraux, se charge de molécules et va les déposer sur les pierres au temps où elles se forment. Regardez une planche de bois vert qu’on vient de scier. Qu’il pleuve ; l’eau qui en dégouttera sera jaune. Il en sera de même de la paille d’avoine, de l’absinthe santonique, et surtout de la gaude. L’azur est donné aux pierres par le safre, minéral non pas extrait de l’or, argent et cuivre, mais bien du cobalt.

C’est quelque substance cuivreuse qui jette sur la turquoise une teinte verdâtre. Les couleurs noires des pierres peuvent être causées par des arbres, comme les aulnes, les vergnes. Souvent les pierres ont la coloration des terres où elles se trouvent. On rencontre des pierres blanches dans des terrains