Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/448

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

premier. Le sujet, plus sérieux, y laisse moins de place peut-être à la fantaisie. La langue y est la même. Palissy n’est point un de ces écrivains que j’appellerais amateurs. Il n’écrit pas pour écrire, mais pour prouver. Il n’y a rien du rhéteur chez lui, il ignore l’artifice. L’art pour l’art lui paraît une occupation d’oisif. Lui n’a pas le temps de s’amuser à composer. Tout arrive de prime-saut. Les pensées et les mots se présentent ; ils sont les bienvenus ; Une va pas chercher si d’autres seraient meilleurs. D’ailleurs, ils sont toujours bons. Il corrigeait cependant ; nous en avons la preuve, une preuve surprise au secret du cabinet par la maladresse de l’imprimeur. Mais ce n’est là que le respect du public, et la crainte que devait lui inspirer son peu d’instruction littéraire.

Comme tous les écrivains pratiques, l’auteur des Discours admirables cherche avant tout à éclairer et à convaincre. César racontant ses Mémoires ne songe pas aux harangues de Tite Live, aux portraits de Tacite, aux réflexions morales et politiques de Salluste. Le style de Palissy est éminemment démonstratif. Théorique est là ; il faut la réduire au silence. Il ne s’y épargne pas. Avouons aussi que souvent l’adversaire y met de la bonne volonté et puis Pratique a des arguments parfois irrésistibles : « Si est-ce que tu n’as garde de me faire croire une telle bauasse, dit-elle, page 272. Ailleurs, page 266 :

« J’ai trouvé autrefois des amis comme toy qui trouuoient fort étranges mes propos et crioiyent après moy comme au renard, que bien souvent l’en