Page:Audiat - Un poète abbé, Jacques Delille, 1738-1813.djvu/30

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Delille était lié avec le comte de Choiseul-Gouffier. Une lettre demandant des détails sur sa mère, sur l’état de ses affaires, indique son adresse « chez M. le comte de Choiseul, ambassadeur de France en son hôtel, rue de Choiseul, à Paris. »

Choiseul avait fait un premier voyage en Grèce (1776) ; il en avait rapporté les éléments d’un ouvrage qu’il publia plus tard en 1782 sous ce titre : Voyage Pittoresque en Grèce, et qui lui avait valu un siège à l’académie (1783) où il fut reçu le 26 février 1784 à la place de d’Alembert. Il allait partir comme ambassadeur à Constantinople.

« Plein de l’étude des anciens, a raconté Campenon dans son discours de réception à l’académie, Delille voulut voir, voulut connaître par lui-même ce beau climat, ce beau ciel dont les inspirations semblent avoir fécondé le génie d’Homère. Un ami du poète, un généreux ami des Muses, va remplir l’importante ambassade de Constantinople et visiter encore une fois la Grèce dont il a déjà parcouru et noblement décrit les ruines. À peine a-t-il montré l’honorable désir d’avoir pour compagnon de voyage le chantre des Jardins, M. Delille brûle de voir Athènes, de respirer cet air natal de la poésie antique, de saluer ces beaux rivages qu’il ne connaît encore que par les récits de l’Iliade ou de l’Odyssée. Il quitte pour la première fois la paisible demeure du collège de France. »