Page:Audiffret - Système financier de la France, tome 2.djvu/193

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forme et ses empreintes répondent aux convenances du public et à son goût pour les arts que tous les procédés du monnayage opposent une perfection inimitable aux tentatives de la fraude, et enfin que les frais de cet important service soient toujours renfermés dans de sages limites.

La mesure qui nous paraîtrait la plus propre à assurer tous ces avantages, consisterait à substituer un seul hôtel des monnaies fortement organisé, et pourvu des moyens les plus habiles de la mécanique et de la chimie, aux divers ateliers qui subsistent encore dans sept départements avec un matériel tout à fait insuffisant pour procurer des améliorations indispensables et impatiemment attendues.

La diversité des procédés de plusieurs laboratoires ne permet pas d’obtenir cette identité parfaite, qui est la qualité la plus nécessaire à la monnaie d’une grande nation, ni cette régularité d’exécution, première condition du crédit et de la supériorité de ce précieux agent des transactions et des échanges. Les restrictions sévères dans lesquelles sont renfermés les bénéfices des directeurs ne leur laissent pas la faculté de consacrer des capitaux assez considérables aux perfectionnements de leurs exploitations pour dégrever l’État des préjudices inaperçus et trop souvent éprouvés d’une fabrication imparfaite.

C’est au gouvernement seul qu’il appartient de fonder sans parcimonie, comme en Angleterre, un hôtel national des monnaies françaises au moyen d’une avance de fonds qui serait largement compensée par les produits de l’aliénation des immeubles affectés aujourd’hui au service de sept établissements monétaires, et par la suppression des frais de personnel et de matériel qu’exige annuellement