Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/12

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— J’ai bien vu qu’il n’était pas méchant, reprit le garçon, et j’ai sauté par-dessus la grille pour venir jouer avec vous deux.

Et comme si cela eût été une chose convenue depuis longtemps, les deux enfants se prirent par la main et se mirent à courir de toutes leurs forces, suivis du chien qui les dépassait, revenait en aboyant, manquait de les faire tomber, et repartait pour revenir encore. À bout de souffle, ils s’arrêtèrent enfin. Assis près des pommiers dont les fleurs tournoyaient au-dessus de leurs têtes comme de fins papillons, ils jouaient à les attraper. Puis, subitement lassé de ce jeu, le garçon posa des questions précises.

« Pourquoi était-elle seule à la maison ? Comment s’appelait-elle ? Et son chien, comment s’appelait-il ? Et ses parents, où étaient-ils ? »

Les réponses étaient faciles et la petite les faisait au fur et à mesure des demandes. Elle était seule parce que son grand-père travaillait loin du verger. Elle s’appelait Douce et son chien s’appelait Tou. Elle n’avait pas de parents parce qu’elle était née sans père ni mère.

Et pour s’excuser de n’être pas semblable aux autres enfants, elle ajouta très vite :