Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/150

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Marguerite et Louis, arrivés ensemble, restaient dans l’ouverture de la porte sans oser entrer, ne sachant de quoi il s’agissait, et tout surpris de la violence de Mlle Charmes. Elle les voit, les fait entrer, les conduit devant Églantine, et, la voix plus calme :

— Dites-lui, vous deux, qu’il faut absolument qu’elle parte ! Faites-lui comprendre qu’il n’y a plus de place pour elle à Bléroux !

Marguerite Dupré voudrait garder son amie auprès d’elle, mais Louis Pied Bol conseille aussi le départ. À son tour, il parle. Il parle doucement, affectueusement, et ce qu’il dit ramène à lui un regard qui s’éclaire, prend confiance, et cède enfin.

Un grand soupir de contentement s’échappe de la poitrine de Mlle Charmes. Elle relève orgueilleusement la tête. Et, avec un geste de dédain vers la ferme, elle dit :

— Ils l’ont mesurée à leur aune ! mais elle a une autre mesure.

Les adieux à ceux qu’elle aime ont été faits la veille. Le tailleur et son frère ont