Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/163

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au doux tapis de mousse et au sable brillant. Ces grands chênes aux branches abaissées comme pour une invite à y grimper. Et enfin ces bouleaux, si coquets dans leur jolie robe claire qui se retourne au moindre vent, comme pour montrer qu’en dessous tout est plus clair encore. Ce paradis de Bléroux est plein de ruisseaux à l’eau vive et pure. Il a un ciel d’un bleu frais où le vent, par malice, souffle de place en place un petit nuage transparent. Et dans la clarté, et dans la paix de tout cela, elle entend le rire franc, joyeux et confiant de celui qu’elle aime et qu’elle aimera jusqu’à la fin de sa vie.

Ce soir comme harassée de grand air et de mouvement, le cœur en paix et la pensée sereine, elle retrouvera son lit avec joie et dormira jusqu’au matin.

Pendant plus d’une quinzaine, Églantine a prêté l’oreille à son voisinage, avec l’espoir d’entendre, en même temps que l’harmonium, une voix de femme ou d’enfant ; puis elle a compris qu’il n’y avait ni femme, ni enfant chez son voisin. L’instru-