Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/165

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cousent souvent après le même vêtement, ce qui les rapproche et permet à la jolie blonde de faire des confidences, que seule Églantine entend. C’est toujours d’amour qu’il s’agît, mais d’amours si légères, si futiles et si vite évanouies qu’Églantine n’en retient que le côté amusant et qu’elle en rit, même quand il arrive à l’autre d’en pleurer.

Cette fois-ci, c’est sérieux car le mariage est proche. Et la jolie blonde répète :

— Il n’est pas beau, mais c’est un garçon remuant !

Parce qu’Églantine rit, tout bas elle ajoute :

— Je n’aimerais pas un mari tranquille, vous savez !

Le jour du mariage, bien avant l’heure de la mairie, Églantine la trouva toute habillée, disposant elle-même son voile qu’elle faisait descendre très bas sur son visage.

— C’est pour avoir l’air timide ! dit-elle.

Et, sous le tulle, Églantine voyait scintiller ses beaux yeux pleins de malice.

Lorsqu’elle eût assujetti des fleurs d’oranger à sa ceinture et mis ses gants, elle commença de tourner dans la pièce en chantonnant ; puis elle déplaça les vases qui ornaient la cheminée, dérangea des