Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/169

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lui laisser voir quand elle n’était pas accompagnée par le père. Un mot de lui suffirait pour tout arranger. Ce n’était pas lui, elle le savait bien, qui empêcherait sa femme de voir leur petite Christine. Tout en l’écoutant, Églantine songeait qu’elle ne connaissait pas plus Jacques Hermont qu’il ne la connaissait lui-même. Qu’irait-elle faire auprès de lui ? Il s’étonnerait de cette visite qui lui serait sans doute désagréable. Mais la jolie Tensia, prévoyant un refus dans le mouvement de tête d’Églantine, se désolait. Elle tendit une photographie montrant l’enfant et ses parents, et toute suppliante elle dit :

— Tenez, portez-lui ceci ! Il comprendra et vous en sera reconnaissant.

Elle s’inquiète du regard de la jeune fille qui tient la photographie comme si elle allait la rendre. « Il ne faut pas mal la juger, elle aime bien son mari malgré les apparences. Seulement, elle ne peut pas vivre dans la pauvreté. Il lui faut le luxe et le bruit, et c’est pour devenir actrice qu’elle a abandonné son foyer. »

Églantine alors promet de faire ce qu’on lui demande.

Satisfaite enfin, Tensia Hermont retourne vers la cheminée, cherchant une