Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/245

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heure auprès des siens. Puis, peu à peu, ses visites s’espacent et s’écourtent. Souvent même elle ne prend pas le temps d’ôter son manteau, tant elle est pressée de retourner auprès de ses blessés, dont l’un d’eux, dit-elle, réclame sa présence pour avoir un peu de sommeil.

Quelques mois passent ainsi, et les visites sont remplacées par de courts billets d’excuses promettant une autre visite qui doit toujours être très prochaine.

Pour tranquilliser Jacques, qui commence à s’inquiéter sérieusement de cette absence prolongée, Églantine s’échappe un matin et court à l’hôpital où elle apprend, du médecin lui-même, que Christine a été transportée la veille à la Maternité.

À la Maternité ?

Elle en reçoit comme un dur choc. Et, ainsi que cela lui arrive toujours dans les grandes émotions, sa gorge se serre au point de lui enlever la parole. Incapable de demander autre chose, elle quitte rapidement le médecin. Sa stupeur est immense. Christine, à la Maternité ? Elle s’y rend, craignant tout. À peine entrée dans le couloir indiqué, elle entend des plaintes, de longues et faibles plaintes d’un être très jeune qui serait blessé à mort. À certaines