Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/88

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que Douce et lui sortaient de l’étang :

« C’est sûrement le parfum des fées de Bléroux. »

Ce rappel de leur enfance les fait rire et leur apporte un peu de hardiesse. Églantine s’approche de la fenêtre pour s’assurer du mauvais temps, lorsqu’un brusque froufrou la fait reculer. Elle cherche d’où vient le bruit, et voit une petite chose noire accrochée au bas du rideau. Noël, intrigué, approche la lampe, et Douce veut saisir la petite chose noire qui lui échappe, touche le parquet, volète maladroitement, et s’élève jusqu’au plafond qu’elle heurte de ses ailes. Noël crie :

— C’est une hirondelle !

Et il s’efforce de la chasser vers la fenêtre qu’Églantine vient d’ouvrir. La jolie petite bête se cogne encore aux quatre coins de la pièce, frôle la lampe, et, pendant un éclair qui illumine tout, elle disparaît dans la nuit aussi noire que ses ailes.

La fenêtre refermée, Noël, tout ému, dit avec joie :

— Une hirondelle dans la maison, c’est toujours signe de bonheur.

Le visage rayonnant, Églantine vient à lui. Et le même geste affectueux leur fait tendre leurs mains qui s’unissent.