Page:Audoux - Marie-Claire.djvu/93

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Ce jour-là, sœur Marie-Aimée me fit appeler près d’elle. Il y avait bien deux mois qu’elle n’était pas sortie de sa chambre. Elle commençait d’aller mieux, mais je remarquai que ses yeux ne brillaient plus du tout. Ils me faisaient penser à un arc-en-ciel presque fondu.

Elle me fit raconter les petites histoires drôles qui s’étaient passées ; elle voulait sourire en m’écoutant, mais sa bouche ne se relevait que d’un seul côté. Elle me demanda aussi si je l’avais entendue crier.

Oh ! oui, je l’avais entendue ; c’était pendant sa maladie. Elle avait poussé des cris si épouvantables au milieu de la nuit, que tout le dortoir en avait été réveillé. Madeleine allait et venait. On l’entendait remuer de