Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/439

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Quant au renne ou karibou, son pied est très large et très plat ; il peut l’étendre sur la neige, jusqu’au fanon[1], de sorte qu’il court aisément sur une croûte à peine assez solide pour porter un chien. Quand la neige est molle, on les voit en troupes immenses, au bord des grands lacs sur lesquels ils se retirent dès qu’on les poursuit, parce que la première couche y est bien plus résistante que partout ailleurs ; mais si la neige vient à durcir, ils se jettent dans les bois. Avec cette facilité qu’ils ont de courir à sa surface, il leur serait inutile de se tracer des sentiers au travers, comme fait l’élan ; aussi, pendant l’hiver, n’ont-ils pas de remise proprement dite. On ne connaît pas bien exactement quelle peut être la vitesse de cet animal ; mais je suis convaincu qu’elle dépasse de beaucoup celle du cheval le plus léger.




LE TROGLODYTE D’HIVER.


La grande étendue de pays que parcourt dans ses migrations ce petit oiseau, est certainement le fait le plus remarquable de son histoire. À l’approche de l’hiver, il abandonne les lieux où il s’est retiré, bien loin au Nord, peut-être jusqu’au Labrador ou à Terre-

  1. C’est, ici, la touffe de crins qui pousse derrière le pâturon.