Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/152

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la tête, et par la couleur du bec qui, de même que celui du fou et de l’ibis blanc, prend alors un éclat inaccoutumé.




UNE CHASSE AU RATON DANS LE KENTUCKY.


Le Raton, animal fin et rusé, se rencontre dans chacun de nos bois. Il n’est pas un enfant, dans les États-Unis, à qui son nom ne soit familier. C’est un grand mangeur d’oiseaux de toute espèce ; il n’en épargne aucun de ceux qu’il peut capturer durant ses courses nocturnes, et se repaît avidement de leur chair. Je ne crois donc pas sortir de mon sujet, en vous donnant quelque idée du plaisir que l’on trouve à le détruire, dans nos contrées de l’ouest ; et si vous permettez, cher lecteur, nous allons partir pour ce que, dans le langage du pays, on appelle une chasse au Ton.

Depuis quelques heures à peine, le soleil a disparu dans l’occident lointain ; les chantres de la forêt ont regagné leurs retraites ; la matrone, ayant couché son bambin, vient de reprendre ses fuseaux ; l’habitant des bois, ses garçons et l’étranger babillent devant un bon feu, en faisant toutes sortes de sages réflexions sur les événements passés, et anticipant sur ceux qui sont à venir. L’automne, sombre et triste, courbe déjà la tête