Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/169

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Quand on a blessé un de ces oiseaux et qu’on veut le prendre, il mord assez brutalement et pousse un cri plaintif, différent de son cri ordinaire, et qui, retentissant et aigu, imite à peu près les syllabes oa-ee, oo-ee. Leurs nids, toujours creusés près des racines, ou sous les branches des buissons, ne sont dans beaucoup d’endroits qu’à quelques pouces les uns des autres. Sous le rapport de la grosseur et de la coloration, il y a entre leurs œufs moins de différence qu’on n’en remarque communément entre ceux des oiseaux d’eau. Ils mesurent en général 2 pouces 1/8, sur 1 pouce 1/2 ; leur coquille est lisse, avec un fond jaunâtre pâle, marqué çà et là de diverses teintes d’une légère couleur terre d’ombre, et de taches d’un pourpre clair qu’on croirait être en dedans de la coquille. Le lieutenant Lacoste m’apprit que, peu de temps après qu’ils sont éclos, les petits s’en vont pêle-mêle à travers l’île, pour chercher leurs parents et recevoir d’eux la nourriture ; que ces oiseaux ne viennent se rassembler ici que dans l’intention d’y nicher, qu’ils y arrivent d’habitude en mai, et y demeurent jusqu’au commencement d’août, époque à laquelle ils se retirent vers le sud, pour passer les mois d’hiver. Cependant, je ne suis pas parvenu à me procurer une description assez satisfaisante des divers états de leur plumage suivant l’âge, pour me permettre de l’indiquer ici. Tout ce que je sais, c’est qu’avant leur départ, les jeunes sont, en dessus, d’un brun grisâtre, d’un blanc sale, en dessous, et qu’ils ont la queue très courte.

Sur cette même île, nous trouvâmes une bande de