même, j’en ai été plusieurs fois témoin, notamment parmi les hérons. En pareil cas, à tort ou à raison, le parti le plus fort ne manque jamais d’expulser le plus faible et de prendre possession du terrain disputé.
Pendant ma résidence à Henderson, je fis la connaissance d’un gentleman qui revenait de visiter les contrées voisines des sources de la rivière Arkansas. Là, il avait acheté un Cheval sauvage, tout récemment capturé, et qui descendait de ces chevaux primitivement amenés d’Espagne, qu’ensuite on avait mis en liberté dans les vastes prairies du Mexique. L’animal n’était pas beau, tant s’en fallait ; il avait une grosse tête, avec une proéminence considérable au milieu du front ; sa crinière, épaisse et en désordre, lui pendait du cou sur la poitrine, et sa queue, trop peu fournie pour qu’on pût la dire ondoyante, balayait presque la terre ; mais, en revanche, il avait un large poitrail, des jambes fines et nerveuses, et ses yeux, aussi bien que ses naseaux, annonçaient du feu, de la vigueur et