Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/184

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uns n’étant qu’à un pied au-dessus de la marque des hautes eaux, tandis qu’il y en avait jusqu’au sommet des arbres, lesquels toutefois ne dépassaient guère vingt pieds. Dans la Louisiane, j’en remarquai tout au haut d’immenses cyprès qui n’avaient pas moins de cent pieds ; et à côté étaient des nids de l’Ardea herodias, de l’Ardea alba, et de quelques Anhingas. Mon ami Thomas Nuttall m’a dit que sur une île très retirée et marécageuse, dans l’étang qu’on appelle Freshpond, près de Boston, il existe une de ces anciennes héronnières ; de méchants garnements ont beau dérober à plaisir les œufs des pauvres oiseaux, ceux-ci ne se rebutent point, mais se remettent de suite à pondre et réussissent ordinairement à élever une seconde couvée.

Le nid du Bihoreau est large, aplati, composé de petits bâtons croisés en divers sens et sur une épaisseur de trois à quatre pouces. Parfois, il est arrangé avec si peu de soin, que les petits font la culbute en bas, avant de pouvoir voler. Souvent, les oiseaux se bornent à réparer ces nids, chaque année ; et quand ils ont une fois trouvé quelque position qui leur plaît, ils y reviennent périodiquement, jusqu’à ce qu’une catastrophe les contraigne à l’abandonner. Ils ont, au plus, quatre œufs dont le grand diamètre est de 2 pouces 1/6, sur 1 pouce 1/2 de large. La coquille est mince et d’un beau vert de mer. Trois semaines environ après être éclos, la plupart des jeunes quittent le nid, grimpent le long des branches auxquelles ils s’accrochent, et parviennent à se hisser jusqu’au sommet des arbres et des buissons où ils attendent que les parents leur apportent la nour-