Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/255

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nombre de trois ou quatre de différente grosseur, dont en moyenne le grand diamètre est de deux pouces 1/4, sur une largeur d’un pouce 3/8. Ils semblent durs au toucher, parce qu’ils sont encroûtés de la matière calcaire qui les environne ; mais quand on les en a dégagés, il reste une coquille d’une belle teinte uniforme d’un vert bleuâtre clair. Je ne puis rien dire de positif sur la durée de l’incubation. Les jeunes naissent aveugles, nus, tous noirs, et sont d’apparence grossière. J’en plaçai sur l’eau quelques-uns encore tout petits ; à l’instant ils plongèrent, puis revinrent à la surface, et se mirent à nager, prêts à replonger au moindre bruit. Si vous vous en approchez quand ils ont un mois, ils s’élancent hors du nid et disparaissent sous l’eau. Lorsqu’on ne les trouble pas, ils demeurent dans le nid jusqu’à ce qu’ils aient toutes leurs plumes et soient capables de voler ; mais après cela ils ont encore plusieurs changements à subir, et n’arrivent à leur état parfait qu’au bout de deux ans.

Quand les parents les ont abandonnés à leurs propres ressources, ils se réunissent en troupes nombreuses, et partent pour chercher leur nourriture dans les eaux tranquilles, au milieu des terres. On en voit alors par milliers, sur les lacs et les grands cours d’eau de l’intérieur des Florides. Il en est même beaucoup qui s’avancent jusqu’aux caps de la Caroline du Nord, au Mississipi, à l’Arkansas, au Yazoo et autres rivières, y compris le bel Ohio sur lequel on les rencontre parfois au commencement d’octobre, alors qu’ils se disposent à retourner aux lieux de leur naissance. Durant les