Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/284

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que de nouvelles particularités ajoutées à sa biographie ne seraient pas sans intérêt.

L’Opossum aime à se cacher pendant le jour, mais ne se confine nullement dans des limites déterminées, quand il sort pour marauder la nuit. De même que beaucoup d’autres quadrupèdes dont l’instinct est avant tout carnassier, il se nourrit quelquefois de fruits et d’herbe ; et même, quand la faim le presse, il se rabat sur des insectes et des reptiles, et son allure, dans ses courses ordinaires, quand il croit que personne ne l’observe, est un amble véritable ; en d’autres termes, et comme chez le jeune poulain, ses deux pieds du même côté se portent à la fois en avant. — Le chien de Terre-Neuve a la même habitude. — Sa constitution est robuste, comme celle des animaux du Nord, en général ; il supporte les froids les plus rigoureux sans hiberner, quoique sa fourrure et son poil soient, on peut le dire, comparativement peu fournis, même au cœur de l’hiver ; mais, en revanche, il est revêtu d’une peau très épaisse, au-dessous de laquelle s’étend presque toujours une couche de graisse. Ses mouvements sont lents d’habitude, et quand il s’en va l’amble, en se promenant, avec sa queue préhensile et singulière qu’il porte juste au-dessus du sol, et ses oreilles rondes dirigées en avant, il a soin d’appliquer son museau pointu sur chaque objet qu’il rencontre en son chemin, pour reconnaître quelle sorte d’animal a passé par là. Il me semble, en ce moment, en voir un sautillant doucement et sans faire de bruit, sur la neige fondante, au bord d’un étang peu fréquenté, et flairant