Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/289

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pieds au delà de la poupe. Tous deux ils montèrent dessus, et on les reprit. Plus tard, nous les rendîmes à la liberté de leurs forêts.

En 1829, j’étais dans une partie de la Louisiane où les Opossums abondent en toute saison ; et comme le président et le secrétaire de la Société zoologique de Londres m’avaient prié de leur en envoyer quelques-uns de vivants, j’offris un bon prix pour en avoir. Bientôt on m’en apporta vingt-cinq. D’après ce que je pus en observer, ce sont des animaux très voraces : on les avait enfermés dans une boîte, avec force nourriture, pour les embarquer sur un steamer à destination de la Nouvelle-Orléans. Deux jours après, je me rendis dans cette ville, afin de m’enquérir d’un moyen pour les expédier en Europe ; mais jugez de ma surprise quand je m’aperçus que les vieux mâles avaient tué les jeunes et leur avaient mangé la tête ; de sorte qu’il n’en restait plus que seize en vie. Alors je les fis mettre chacun dans une boîte séparée, et dans la suite j’appris qu’ils étaient parvenus à mes amis les Rathbones de Liverpool. Ceux-ci, avec leur obligeance et leur zèle bien connus, les envoyèrent à Londres, où j’eus la satisfaction, à mon retour, de les retrouver pour la plupart dans le Jardin zoologique.

L’Opossum est friand de raisins, dont une espèce porte maintenant son nom. Il recherche avidement les fruits du plaqueminier et, dans les hivers rigoureux, ne dédaigne pas le lichen. Les volailles de toute sorte, et les quadrupèdes auxquels il peut s’attaquer sans danger, sont aussi fort de son goût.