Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/296

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j’en trouvai un dans un petit marais, sur la partie supérieure d’une souche dont le bas plongeait dans l’eau de plusieurs pouces. La ponte se fait depuis février jusqu’au premier juin, suivant les latitudes ; communément il y a quatre œufs, bien qu’assez souvent j’en aie compté cinq dans le même nid. Leur longueur est de 1 pouce cinq huitièmes et demi, leur largeur de 1 pouce 1/8 ; ils sont lisses, d’une épaisseur variable, et présentent une couleur d’argile jaunâtre foncée, avec des taches irrégulières, mais très serrées, d’un brun sombre, mélangées d’autres d’une teinte pourpre.

Les jeunes se mettent à courir en sortant de la coquille. Dans l’une de mes excursions, je fus tout étonné d’en rencontrer trois au long d’un banc de sable, sur l’Ohio. Ils étaient sans leur mère, et très probablement à peine éclos depuis douze heures. Je me cachai non loin d’eux, et pendant tout le temps que je restai à les observer, ces pauvres petits ne cessèrent de suivre en trottinant le bord de l’eau, comme si la mère eût pris ce chemin. Je passai ainsi une bonne demi-heure, mais ne la vis pas paraître, et je ne sais ce qu’ils devinrent. En naissant, ils sont couverts d’un duvet brun jaunâtre ; puis il paraît des raies d’une teinte terre d’ombre plus foncée, et par degrés ils prennent la couleur des vieux Au bout de trois ou quatre semaines, ils n’ont pas encore toutes leurs plumes, mais sont déjà capables de déployer leurs ailes et d’échapper à leurs ennemis. Quand ils atteignent six semaines, ils sont presque aussi difficiles à tuer au vol que s’ils étaient beaucoup plus vieux. À cet âge, on les traite généralement de stupides ;