Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/317

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tête avec ses pieds. C’est ce que j’avais remarqué notamment chez l’un de ces oiseaux qui, s’étant laissé tomber au travers des airs, comme ils ont parfois coutume de le faire, vint à portée de fusil juste au-dessus de ma tête, où je le tuai. Je cherchais depuis longues années quel pouvait être l’usage des ongles pectinés pour les oiseaux ; celui-ci, que je me hâtai de ramasser, me l’apprit. En examinant les deux pieds à la loupe, j’en trouvai les dentelures toutes garnies d’insectes tels qu’on en voit à sa tête et principalement autour de ses oreilles. Je remarquai aussi que ces ongles sont, dans cette espèce, beaucoup plus longs, plus aplatis, et ressemblent davantage aux dents d’un peigne, que ceux d’aucune autre que je connaisse ; et je conclus, en conséquence, que cet instrument, plus ou moins utile en d’autres cas, sert incontestablement ici à l’oiseau pour nettoyer les parties de sa peau que son bec ne peut atteindre.

Parfois on voit ces Frégates se chasser et se pousser l’une l’autre, comme en folâtrant ; après quoi, elles partent à tire-d’aile et en droite ligne, jusqu’à ce qu’elles soient hors de vue ; mais, si leur vol est libre et puissant, à un degré qu’aucun autre ne surpasse, en revanche elles éprouvent la plus grande difficulté à se mouvoir sur la terre. Néanmoins elles peuvent s’enlever d’un banc de sable, quelque uni et bas qu’il soit. En pareil cas, de même que lorsqu’elles se reposent sur l’eau, ce qu’elles ne font que rarement, elles commencent par relever perpendiculairement les ailes ; la queue s’étale et se redresse, et au premier coup qu’elles