Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/329

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

M. Hewitson, qui en a donné d’excellentes descriptions accompagnées de planches non moins exactes, ces œufs sont ordinairement au nombre de deux, pour chaque couple d’oiseaux, et quelquefois de trois, par exemple sur les îles de la côte du Northumberland, où il trouva une grande quantité de ces Sternes qui nichaient. Les œufs, ajoute-t-il, étaient si abondants et si près l’un de l’autre, que nous étions obligés de marcher avec une extrême précaution, pour ne pas en écraser. Ils reposaient simplement sur l’herbe, comme elle poussait, ou bien sur quelques brins que les oiseaux avaient négligemment rassemblés. J’observe, en outre, que ces œufs sont un mets très délicat.

Je n’ai jamais rencontré le Sterne Sandwich sur d’autres parties de nos côtes que celles qui s’étendent des clefs de la Floride à Charleston. Maintenant d’où sont-ils venus là, ou comment ont-ils pu passer jusqu’en Europe ? C’est une énigme qui ne sera peut-être jamais expliquée. J’ai demandé aux naufrageurs s’ils voyaient habituellement de ces oiseaux ; et ils m’ont répondu affirmativement, et de plus qu’ils leur rendaient de fréquentes visites, à cause de leurs œufs, et aussi des petits qui, lorsqu’ils vont pour quitter le nid, sont également très bons à manger. À les en croire, cette espèce passe l’hiver sur les clefs ou aux environs, et les jeunes se tiennent à l’écart des vieux oiseaux.