Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/335

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une grande pureté et faisait des vers religieux. J’ai passé des heures bien agréables dans sa compagnie ; mais hélas ! lui aussi maintenant, il a pris le chemin de toute la terre.




LE GRAND HÉRON BLANC.


L’oiseau dont j’entreprends ici de décrire les mœurs appartient à la plus grande espèce de Hérons qu’on ait, jusqu’à présent, rencontrée aux États-Unis. Il est remarquable, non-seulement à raison de sa haute taille, mais encore par l’éclatante blancheur de son plumage, qui reste la même à toutes les époques de sa vie. Les auteurs qui ont subdivisé cette famille, en affirmant qu’aucun vrai Héron n’est blanc, vont être choqués, je n’en doute pas, au simple énoncé d’un fait si nouveau ; cependant, à bien réfléchir, les efforts que l’on fait pour découvrir le véritable arrangement des choses ne peuvent pas toujours être également heureux ; et il est clair enfin que celui-là seul qui a tout étudié, doit avoir de grandes chances de disposer tout dans l’ordre des affinités naturelles.

Le 24 avril 1832, jour où j’abordai sur la clef Indienne, dans la Floride, je fus mis en rapport avec M. Egan, dont j’ai déjà eu occasion de vous parler. C’est lui qui le premier appela mon attention sur l’oiseau qui