Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/360

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spectacle intéressant de voir ces oiseaux aux larges ailes passer et repasser autour de ces retraites si bien cachées. Les nids qui reposaient par terre étaient éloignés l’un de l’autre de plusieurs mètres, et présentaient un diamètre de quinze à dix-huit pouces, sur une profondeur de quatre à six. La couche inférieure se composait d’herbe, de diverses plantes, de lichen gris, le tout bordé de jonc très fin, mais sans aucune plume. Le diamètre extérieur de ceux que je vis sur les arbres pouvait être de vingt-quatre ou vingt-six pouces. C’étaient les mêmes matériaux, mais en plus grande quantité ; et je reconnus là encore l’effet d’une sage prévoyance, ayant pour but d’assurer plus d’espace aux jeunes à mesure qu’ils grandiraient, attendu qu’ils ne pourraient, comme les autres, s’ébattre sur la mousse aux alentours. Peut-être aussi cette capacité moindre des nids placés par terre tenait-elle à ce qu’ils appartenaient à de jeunes Goëlands ; car j’ai maintes fois remarqué que, plus l’oiseau est âgé, plus grand il fait son nid. M. Franckland me dit qu’ils réparent souvent les vieux nids au commencement de la saison, et c’est ce dont j’ai pu m’assurer de mes propres yeux. On y compte trois œufs qui ont trois pouces de long et deux de large ; ovales et même un peu en forme de poire, ils sont rudes au toucher, mais sans granulations, d’une couleur terreuse, jaunâtre sombre, et irrégulièrement tachetés de brun foncé. Presque aussi larges que ceux du grand Goëland à manteau noir, ils en diffèrent cependant beaucoup par le volume et la couleur, étant les uns plus ronds, d’autres plus allongés. Le jaune est