Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/429

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tenu ; mais, de même que le cormoran, il a pour habitude, en s’enlevant de la branche ou de la surface de l’eau, d’étendre les ailes et d’étaler sa queue, ce qui donne souvent prise aux coups du chasseur. Une fois en plein essor, il peut monter à une grande hauteur, en décrivant de belles courbes que, dans la saison des amours, le mâle surtout aime à varier par de fréquents zigzags, tandis qu’il tourne autour de sa compagne. Parfois tous deux disparaissent complétement à la vue, comme perdus dans les plus hautes régions de l’air ; et se tenant beaucoup plus bas en d’autres moments, ils semblent rester plusieurs secondes immobiles et suspendus à la même place. Pendant toutes ces évolutions, et même aussi longtemps qu’ils volent, leurs ailes sont ouvertes en ligne droite, leur cou se porte en avant, et leur queue est plus ou moins étalée, suivant le mouvement à accomplir, c’est-à-dire qu’ils la ferment presque pour descendre, et la rouvrent en l’inclinant d’un côté ou de l’autre quand ils veulent monter. Durant leurs migrations, ils battent des ailes par intervalles, à la manière des cormorans, particulièrement lorsqu’ils ont à traverser une grande étendue de pays boisé. D’autres fois, quand il faut passer au-dessus de quelque vaste nappe d’eau, ils planent comme le busard des dindons et certains faucons. S’ils sont inquiétés, ils fuient rapidement et avec des battements d’ailes sans cesse répétés. J’ai déjà dit qu’ils éprouvent quelque difficulté à s’enlever de leur perche, sans ouvrir préalablement les ailes ; de même, avant de se poser, ils s’en servent pour se soutenir le corps, en attendant que leurs pieds se soient