Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/431

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dans la même année. De récentes observations m’ont, en outre, convaincu que les individus de la même espèce, nés dans des régions chaudes, ont une plus forte propension à se reproduire que ceux des climats septentrionaux. Cela étant, comme la plupart des oiseaux doués du pouvoir d’émigrer ne manquent presque jamais de l’exercer, ne peut-on pas en conclure que le couple d’Anhingas qui niche en février, sur le Saint-Jean, se sent porté à aller nicher de nouveau, quelques mois plus tard, soit dans la Caroline du Sud, soit aux environs de Natchez ? Cependant jusqu’ici je n’ai point encore de fait positif à présenter à l’appui de cette opinion.

Le nid de l’oiseau-serpent est différemment placé, suivant les diverses localités : quelquefois dans des broussailles, ou même sur un smilax, à huit ou dix pieds au-dessus de l’eau, si le lieu est retiré ; dans le cas contraire, à l’extrémité des branches des plus hauts arbres, mais toujours au-dessus de l’eau. Dans la Louisiane et l’État du Mississipi, où j’en ai trouvé bon nombre, ils étaient généralement sur de très gros cyprès qui s’élevaient à une grande hauteur du milieu de lacs ou d’étangs, ou qui couvraient les bords des lagunes, des bayous et des rivières, loin de l’habitation des hommes. Souvent ils sont isolés, mais parfois aussi au milieu d’une multitude d’autres nids de hérons, tels que l’Ardea alba, l’Ardea herodias, et les grandes espèces blanche et bleue. Quoi qu’il en soit, comme dans tous les cas la forme, la grosseur et les matériaux qui les composent sont à peu près les mêmes, je me contenterai de donner