Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/497

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vieux s’envoler avec un poisson dans le bec, et il ajoute que parfois ces oiseaux attrapent des insectes au bord de l’eau. M. Temminck prétend que leur régime se compose « d’insectes d’eau, de demoiselles avec leurs larves, et souvent de frai de truite ». M. Selby combine judicieusement ces diverses allégations, en nous apprenant que des insectes aquatiques, du frai et des œufs de poisson forment toute leur nourriture. M. Jenyns, plus réservé, s’en tient aux insectes aquatiques. Inutile de m’étendre plus au long sur ce qu’en disent d’autres compilateurs. Au fond, il n’y a rien d’incroyable dans tout cela, bien qu’un point soit à noter : c’est qu’aucun de ces divers naturalistes ne constate avoir lui-même trouvé ni poisson, ni œufs dans l’estomac du Cincle. Quant à moi, j’en ai ouvert bon nombre, à toutes les époques de l’année, et jamais non plus je n’y ai formellement reconnu autre chose que des limnées, des patelles et des grains de sable. Pour les œufs et le frai de saumon, jusqu’ici rien absolument ne prouve que le Cincle en mange ; et par conséquent la persécution à laquelle il se voit en butte, sur une simple prévention, devrait cesser, au moins jusqu’à plus ample informé. J’ai dit que des limnées et des patelles composaient le fond de sa nourriture : c’est là un fait qu’on n’avait pas encore soupçonné ; et cette découverte m’a fait d’autant plus de plaisir, qu’elle suffit pour expliquer, d’une manière satisfaisante, toutes les excursions sub-aquatiques auxquelles j’ai vu ces oiseaux se livrer.

» Les Plongeurs vont ordinairement par couples ; d’autres fois cependant on les voit solitaires, ou même