Page:Augier - Théatre complet, tome 1.djvu/32

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À l’objet de ses vœux courir par tout chemin,
À travers le devoir et le respect humain,
Franchir tout, fouler tout, et, pourvu qu’on arrive,
Ne pas s’inquiéter, quelque mal qui s’ensuive.

Paris.

C’est aussi ma maxime, et, pour des yeux moins doux,
Je me suis fait jadis cent fois rouer de coups.

Cléon.

Sur quoi ces raisonneurs te répondraient sans doute
Que, si tu t’es risqué jadis coûte que coûte,
Tu serais un grand fou lorsqu’il n’en coûte rien…

Paris.

C’est vrai !

Cléon.

C’est vrai ! Lorsque tu peux même gagner du bien…

Paris.

C’est vrai !

Cléon.

C’est vrai ! Que refuser dans cette conjoncture,
Ce serait de l’honneur dépasser la mesure :
Qu’en scrupules surtout la saine raison veut
Qu’on fuie également le trop et le trop peu.

Paris.

Que, si l’un n’est pas beau, l’autre est une sottise.

Cléon.

Que nous sommes des sots enfin…

Paris.

Que nous sommes des sots enfin…Qu’y faire ?