Page:Augier - Théatre complet, tome 1.djvu/337

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Partez pour nous sauver tous deux de l’infamie.
Si nous pouvons nous voir nos périls sont trop grands :
Retournez en province auprès de vos parents.

Stéphane.

Vous quitter ? Pouvez-vous me l’ordonner, Madame ?

Gabrielle.

C’est la preuve d’amour que de vous je réclame.
Soyons fiers, soyons purs, et que tout notre feu,
Comme un encens sacré puisse monter vers Dieu !

Stéphane.

Eh bien ! vienne l’exil, créature céleste !
Si votre cœur m’y suit, que m’importe le reste !
Je vous voulais heureuse et j’aurai réussi.

Gabrielle.

Vous partirez demain.

Stéphane.

Vous partirez demain.Je partirai.

Gabrielle.

Vous partirez demain. Je partirai.Merci !

Elle lui tend la main qu’il couvre de baisers ; elle sort par la gauche.
Il sort par le fond.