Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/136

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Thérèse, vivement.

Par Victoire !

Pommeau.

On l’a donc vue ?

Thérèse.

Joseph l’a rencontrée… le domestique…

Pommeau.

À la bonne heure ; car il n’y avait personne à la maison. Tel que tu me vois, j’ai voulu encore une fois passer sous ses fenêtres !… Pas de lumière !… la peur m’a pris, je craignais un malheur ! Je frappe, j’entre, le portier m’arrête : « Madame est au spectacle ! » Je n’ai pas été surpris, rien ne m’étonne plus. Marchant devant moi alors, je suis arrivé au quai, et m’arrêtant sur un pont, je ne sais plus lequel… l’eau coulait dessous avec un grand bruit… Je regardais… un instant vint où je fermai les yeux, ma prière était faite… En boutonnant mon habit, je sentis par bonheur cette liasse d’argent. (Il tire un paquet de billets de banque.) Je me souvins, et voilà comment je suis ici.

Thérèse, l’entourant de ses bras.

Mon ami…

Bordognon.

Voyons, mon cher monsieur Pommeau… il faut prendre le dessus… la honte est personnelle comme la faute.

Pommeau.

C’était ma femme, monsieur !

Bordognon.

Elle ne l’a plus été du jour où elle a failli, et à votre