Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/189

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tune ; vous avez du mérite, vous êtes bien de votre personne, de bonne famille. Votre père n’était-il pas colonel d’artillerie ?

Pierre.

Oui, monsieur.

Pingoley.

Bourgeoisie d’épée que je préfère à certaine noblesse de robe. En France, tout soldat est gentilhomme. Vous êtes bien à cheval, bien en garde, bref un gentleman. Laissez-vous conduire, et dans deux mois mademoiselle Clémentine s’appellera madame Pierre Chambaud.

Pierre.

Je vous en prie, monsieur, ne plaisantons pas.

Pingoley.

Je n’en ai pas envie.

Michel.

Qu’est-ce que tu vois là de si renversant ? Je te le disais bien.

Pingoley.

Il paraît que rien ne vous renverse, vous.

Michel, souriant.

Si vous faites ce mariage-là, monsieur le marquis, nous ne vous en aurons pas moins une éternelle reconnaissance. Allons, je partirai seul.

Pingoley.

Pauvre garçon il ne vous entend pas, il n’y est plus ! Emmenez-le à Paris, conduisez-le chez un tailleur et faites-lui faire un habit. Dans huit jours, je le pré-