Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/232

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Clémentine.

L’oisiveté ? il mène la vie de tous les hommes que nous connaissons.

Madame Bernier.

Oui, mais il ressemble à un paysan qu’on voudrait nourrir de gâteaux ; notre régime d’occupations… feuilletées n’est pas assez substantiel pour son… gésier… Il se creuse, il se ronge, il a l’esprit malade.

Clémentine.

Qui l’empêche de travailler à sa chimie depuis quatre mois ?

Madame Bernier.

Ah ! voilà ! c’est qu’il n’a pas l’impérieuse fécondité du génie, comme disait hier La Palude, à qui je viens d’écrire, par parenthèse. M. de Laroche-Pingoley nous a beaucoup surfait le mérite de son protégé. Je crois que ce ne sera jamais un grand savant.

Clémentine.

Je l’en tiens quitte ; la gloire débonnaire de ces messieurs ne me touche pas. Je n’ai jamais cru d’ailleurs que j’épousais un aigle ; mais j’ai cru épouser un homme facile à vivre, c’est bien le moins ; et si M. Pierre s’aigrit par l’oisiveté, et ne sait pas se créer d’occupations…

Madame Bernier.

Sois tranquille ; j’ai de quoi l’occuper. Il va immédiatement entrer en fonctions.

Clémentine.

Quelles fonctions ?