Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/246

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Pierre.

Par l’estime qu’elle fait d’eux, je vois celle qu’elle fait de moi.

Michel.

Tu es fou. Pourquoi ne t’estimerait-elle pas ?

Pierre.

L’insolence de l’argent ! N’as-tu pas entendu qu’elle trouve ridicule, déplacée chez moi une susceptibilité qu’elle aurait elle-même ? Les raffinements de délicatesse ne nous sont pas permis à nous autres ! On s’en étonne, on s’en offense comme d’un empiétement !

Michel.

Aussi, pourquoi diable vas-tu mêler ta belle-mère à nos affaires ?

Pierre.

Il le fallait bien… est-ce que je dispose de rien ici ?

Michel.

Ton revenu pourtant, la dot de ta femme ?

Pierre.

Elle n’en a pas eu.

Michel.

Comment ?

Pierre.

Eh non ! ma belle-mère nous fait à chacun une pension.

Michel.

Et tu t’es laissé marier dans de pareilles conditions ?