Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/258

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Madame Bernier.

Ah çà ! messieurs, auriez-vous fondé entre vous une société de mariages mutuels ?

Pierre, à part.

Elle aussi !

Madame Bernier.

Le détour n’est pas adroit, mon cher marquis, je vous en préviens. Si mon amitié ne vous suffit pas, rompons notre pacte.

Pingoley.

Elle me suffit parfaitement, madame ce n’est pas moi qui réclame. Seulement votre gendre prétend que si vous ne m’épousez pas, il faut que je cesse mes visites.

Pierre.

Pas tout à fait, monsieur ; mais que vous les rendiez moins fréquentes.

Pingoley.

Qu’en pensez-vous, madame ?

Madame Bernier.

Ce que j’en pense ?… (Entre Clémentine.) Et qu’en penses-tu, toi ? Ton mari qui s’ingère de faire la police de ma maison ! Monsieur de Pingoley, voulez-vous nous accompagner ce soir à l’Opéra ?

Pierre.

Ne vous dérangez pas, monsieur, c’est moi qui accompagnerai ces dames.

Pingoley.

Qu’à cela ne tienne, la loge est de quatre.