Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/303

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Henri.

Parbleu ! tu es fâché contre moi qui ai fait des lettres de change ; mais moi, je ne le suis pas contre toi qui les as payées. Je n’ai aucun motif de te parler sévèrement.

Charrier.

Et croyez-vous que ce soit en faisant des lettres de change que, parti de rien, je suis arrivé où j’en suis ? Non, monsieur ; c’est par le travail, la conduite, l’économie ! À votre âge, je vivais avec douze cents francs par an et je ne faisais pas de dettes !

Henri.

Je crois bien, c’est toi qui les aurais payées.

Charrier.

Et aujourd’hui même, monsieur, je ne dépense pas autant que vous !

Henri.

Il ne manquerait plus que cela.

Charrier.

Comment ?

Henri.

Vas-tu comparer le fils d’un pauvre diable de percepteur avec celui du premier banquier de l’époque ?

Charrier.

Oh ! le premier…

Henri.

D’un maire de Paris ?