Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/307

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Charrier.

Qui ne t’afficherait pas, malheureux ! Comment veux-tu que je marie un pilier de coulisses ?

Henri.

Où veux-tu donc que j’exerce ? où veux-tu que j’aille ? Parle ! j’irai.

Charrier.

Je n’ai pas besoin de savoir où tu vas ; je ne te le demande pas… mais s’il faut absolument que tu ailles quelque part, il est certain qu’une liaison avec une femme… comment dirai-je ?

Henri.

Mariée ?

Charrier.

Non ! mais enfin… avec une femme qui aurait des ménagements à garder… Il est certain, dis-je, qu’une telle liaison te coûterait moins cher et ne nuirait pas à ton établissement.

Henri.

À la bonne heure ; un peu de morale ne gâte rien.

Charrier.

Mon Dieu, je sais bien que ce n’est pas la morale de l’Évangile, mais c’est celle du monde ; que veux-tu que j’y fasse ?

Henri.

Bah ! je parie que toi, tout le premier, tu refuserais ta fille à un homme dans cette position.