Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/337

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flatté d’être ton ami, cela me donne une bonne idée de moi-même.

Sergine.

Il paraît que tu t’en fais une de moi exorbitante.

Henri.

J’ai même un projet dont il faut que je te parte, un projet que je caresse depuis quelque temps dans la solitude du cigare. — Comment trouves-tu ma sœur ? Tu rougis ! Bravo ! Je m’en doutais ! Le mot devant lequel je reculais tout à l’heure, grâce à ce mariage-là, ne sera plus ridicule… mon frère !

Sergine.

Mon brave Henri ! Je suis touché au fond du cœur de ce que ton amitié rêve pour moi, mais c’est impossible !

Henri.

Pourquoi donc ?

Sergine.

J’aime ta sœur, je ne m’en défends pas, et j’avais besoin de cette explication, car je ne savais sous quel prétexte cesser mes visites ici sans affliger ton amitié.

Henri.

Mais, morbleu pourquoi les cesser ?

Sergine.

Parce que je dois oublier ta sœur, mon ami… je ne suis pas libre.

Henri.

Mais, du moment que tu aimes Clémence, tu n’aimes plus la marquise, et dès lors je ne vois pas…