Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/344

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sergine.

J’en suis charmé ; mais pourquoi ?

La Marquise.

Tout simplement pour m’ôter un petit air de femme négligée, que vous me laissez prendre depuis quelque temps. Ne craignez rien, mon cher Albert ; je respecte votre travail, je respecterais même vos plaisirs. Tout ce que je vous demande, c’est de ne pas augmenter les difficultés de ma situation par vos apparences de froideur.

Sergine.

J’en serais d’autant plus désolé, marquise, que ce seraient des apparences bien menteuses ; mais je ne pense pas les avoir.

La Marquise.

Cependant les femmes commencent à me plaindre à demi-mot, ce qui est mortifiant pour moi, et les hommes à me faire la cour, ce qui devrait être inquiétant pour vous.

Sergine.

Je ne vous fais pas l’injure d’être jaloux.

La Marquise.

Savez-vous bien, mon ami, que, sans vous en apercevoir, vous tournez singulièrement au mari ?

Sergine.

Notre alliance n’est-elle pas en effet un mariage ?

La Marquise, souriant tristement.

Oui, dont vous n’avez pas les charges et dont je n’ai pas les privilèges. J’ai perdu jusqu’au droit de coqueter le