Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/349

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La Marquise.

Vous devenez galant. (Henri tire son mouchoir.) Votre mouchoir embaume ! Comment va votre sœur ? il y a une éternité que je ne l’ai vue. Est-ce sur sa toilette que vous avez rencontré ce parfum-là ?

Henri.

Oh ! pas du tout.

La Marquise.

Les honnêtes femmes n’ont pas le secret de ces arômes étranges… Où se procure-t-on cela ? chez Guerlain ?

Henri.

Permettez-moi, madame, de vous en envoyer un flacon.

La Marquise, souriant.

Non, donnez-moi l’adresse de votre parfumeur.

Henri.

Comme c’est amusant, n’est-ce pas, de mettre un pauvre homme entre une réponse inconvenante et des faux-fuyants maladroits ! Mais prenez garde : avec moi il n’y a pas de plaisir à ce jeu-là. Dès qu’on m’éclabousse je me jette à l’eau, comme dit… mon parfumeur.

La Marquise.

Ces demoiselles ont donc de l’esprit ?

Henri.

Un aimable enjouement, voilà tout.

La Marquise.

Je voudrais bien savoir si ces créatures-là s’attachent.