Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/366

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celle qu’il aime pour sa pureté et à laquelle il renonce à cause de moi ! — Allons, Charlotte d’Auberive, sois franche et juste ! celui que tu accuses vaut mieux que toi ; à sa place, tu romprais brutalement si cette liaison était une entrave pour toi au lieu d’être ta position. Pourquoi me le dissimulerais-je ? Au point où nous en sommes, il me fait aumône d’honorabilité, il m’entretient de considération… C’est ignoble ! rendons-lui sa liberté à ce pauvre garçon, et prenons bravement le parti de la retraite. — C’est dur, à mon âge ! Je croyais encore avoir quelques années devant moi… Bah ! les lâches ne sont jamais prêts. Un peu plus tôt, un peu plus tard, qu’importe ? le grand point est de ne pas faire pitié !

Un Domestique, de la droite.

Monsieur le marquis demande si madame peut le recevoir.

La Marquise.

Quel marquis ?

Le Domestique.

Mais… M. le marquis d’Auberive.

La Marquise.

Mon mari ?

Le Domestique.

Oui, madame.

La Marquise, à part.

Est-ce que… Ce serait le salut ! (Haut.) Faites entrer.