Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/388

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Giboyer, apercevant le marquis.

N’est-ce pas à monsieur le marquis d’Auberive que j’ai l’honneur…

Le Marquis.

À lui-même, monsieur.

Giboyer, à Vernouillet.

Présente-moi donc !

Vernouillet.

M. Anatole Giboyer, un camarade de collège à moi, et le plus actif de mes collaborateurs.

Le Marquis.

Giboyer… Attendez donc… Non ! ce ne peut pas être cela.

Giboyer.

C’est précisément cela, au contraire.

Le Marquis.

Quoi ! ce portier qui avait vendu son fils à un maître de pension ?…

Giboyer.

C’était mon propre père, et je suis l’enfant prodige en personne.

Vernouillet.

Tu ne t’étais jamais vanté de cela, toi.

Giboyer.

Nous autres philosophes, nous attachons si peu de prix au frivole avantage de la naissance ! Si je m’en targue aujourd’hui, c’est uniquement pour remercier M. le marquis de l’intérêt qu’il me témoigna dans cette circons-