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Bordognon.

Aristocrate !

Henriette.

Le moyen, avec des traînes de trois mètres de long, de s’empiler quatre dans un fiacre, d’aller au théâtre ailleurs que dans une loge à soi, de rendre une visite autrement qu’en voiture, à moins de ramasser avec sa balayeuse toute la poussière du département ! Il y a moins loin qu’on ne croit du chiffon à l’équipage… La richesse est une caste, par son essence même la moins accessible aux intrus. Un nom s’emprunte, un titre s’achète… mais la contrefaçon même de la fortune, où se vend-elle ?

Bordognon.

Rue des Lombards !… Tu es bien la sœur de ton frère, toi ; mais enfin, vous autres, comment voulez-vous qu’on se mette au bal ?

Henriette.

Une honnête femme ? regarde ! (Lui montrant Thérèse qui entre.) En voilà une !

Bordognon.

Tu ne pouvais pas mieux tomber. Demande-lui des nouvelles de madame Pommeau.

Léon et Thérèse se dirigent vers Henriette.



Scène III

HENRIETTE, THÉRÈSE, LÉON, BORDOGNON.
Henriette, à Thérèse.

Comme vous venez tard, chère madame !