Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/102

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Madame Maréchal.

J’avais besoin de cette promesse ; car vous m’avez inspiré une véritable amitié, monsieur Maximilien.

Maximilien.

Vous êtes trop bonne, madame.

Madame Maréchal.

Ce n’est pas une protestation banale, soyez-en sûr. J’espère que vous me mettrez un jour à l’épreuve.

Maximilien.

Jamais !

Madame Maréchal.

Pourquoi jamais ? Votre fierté refuse-t-elle de devoir quelque chose à une affection presque maternelle ?

Maximilien.

Eh ! madame, laissons là cette maternité impossible.

Madame Maréchal, baissant les yeux.

Ne puis-je être, au moins votre sœur aînée ?

Maximilien.

Non, madame, pas plus ma sœur que ma mère.

Madame Maréchal, d’une voix faible.

Quoi donc alors ?

Maximilien.

Rien.

Un silence.
Madame Maréchal.

Oui, vous avez raison ; tout nous sépare. J’étais folle