Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/112

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chose d’heureux pour notre cause. J’en ai comme un pressentiment ; et vous ?

Le Comte.

Ce serait bien glorieux pour moi, madame.

La Baronne.

Vous avez sur le front le signe des appelés.

Le Comte.

Vous êtes trop bonne.

La Baronne.

Le ciel emploie volontiers les mains pures. Le célibat est une grande vertu, vous le savez.

Le Comte.

Hélas ! je vais me marier.

La Baronne.

Vous marier ?

Le Comte.

Oui, madame, j’épouse mademoiselle Fernande.

La Baronne, plus froide.

On peut aussi faire son salut dans le mariage. Mes compliments, monsieur le comte ; votre future est charmante et justifie bien la violence de votre passion.

Le Comte.

La violence ?

La Baronne.

Dame ! il n’y a qu’une passion violente qui puisse excuser…