Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/136

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quelques jeunes femmes bien pensantes, et j’en attends ce soir même deux ou trois aussi courageuses que vous.

Fernande.

Courage facile, madame.

Un Domestique, annonçant.

M. le vicomte de Vrillière.

Le vicomte va saluer la baronne, qui lui donne la main.
La Baronne.

Votre mère va mieux, puisque vous voilà ?

Le Vicomte.

Tout à fait rétablie, grâce au ciel !

La Baronne.

Allez donc bien vite rassurer cette bonne madame de la Vieuxtour. Il n’y a pas un instant qu’elle me demandait des nouvelles.

Le Vicomte.

Excellente femme !

Il salue et entre dans le salon du fond.
La Baronne.

Ce quadragénaire est le baby de notre cénacle… Le besoin de quelques jeunes gens se fait aussi sentir ; mais c’est bien délicat : je ne veux pas l’ombre de la coquetterie chez moi. Je crains bien d’en être réduite à de petits messieurs sans conséquence, comme le secrétaire de votre père, par exemple.

Fernande.

Vous n’avez pas eu la main heureuse pour votre coup d’essai. M. Gérard n’est rien moins qu’un petit monsieur