Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/141

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La Baronne.

Il dit que les dissidences religieuses, comme les dissidences politiques, doivent s’effacer devant l’ennemi commun, que toutes les Églises doivent se donner la main pour combattre la Révolution, qu’un protestant plaidant notre cause aurait plus de poids, que ce serait un grand exemple, que… Je ne sais plus, moi ! des extravagances !

M. Couturier.

Permettez !… tout cela n’est pas si extravagant, madame ; c’est, au contraire, d’une portée de vues qui m’étonne chez M. d’Aigremont.

La Baronne, naïvement.

Vrai ?

M. Couturier.

Cette idée-là n’est pas de lui, il faut qu’on la lui ait suggérée. Je m’étonne qu’un esprit aussi élevé que le vôtre n’en ait pas été frappé comme moi…

La Baronne.

Je ne suis qu’une femme et je m’humilie devant votre haute raison.

M. Couturier.

Notre discours, prononcé par un protestant, ce serait déjà un premier triomphe !

La Baronne.

Ah ! mon Dieu !

M. Couturier.

Pourquoi cette exclamation ?