Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/143

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M. Couturier, se levant.

Quelle faute de n’avoir pas songé plus tôt à d’Aigremont ! Mais aussi comment supposer qu’il accepterait ? Nous voilà engagés avec Maréchal maintenant.

La Baronne, se levant.

C’est notre créature, de plus, et, à ce titre, il a bien quelques droits sur nous.

M. Couturier, finement.

Pardon, le contraire serait plus juste.

La Baronne.

J’ai donc fait encore une maladresse !… Pauvre Maréchal ! — Je sais bien ce qu’on pourrait lui dire : on pourrait lui faire comprendre que ce n’est pas une question de personnes ; que vous-même, à sa place, vous n’hésiteriez pas à vous effacer devant l’intérêt général.

M. Couturier.

Et, là où je n’hésiterais pas, il serait plaisant que M. Maréchal hésitât, vous me l’avouerez.

La Baronne.

C’est égal, je ne saurais vous dire combien cette espèce d’exécution m’est pénible ; mais enfin mon amitié pour Maréchal est obligée de se rendre à vos arguments.

M. Couturier.

Je n’attendais pas moins de votre patriotisme.

La Baronne.

Tous les membres du comité ne seront pas aussi désintéressés que moi, je vous en avertis. Vous trouverez de la résistance chez M. d’Auberive.