Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/184

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Maréchal.

Donnez-moi au moins huit jours.

Giboyer.

Pas un seul, monsieur ; je suis attendu.

Maréchal.

Sapristi ! N’y aurait-il pas moyen d’arranger ce maudit mariage ?

Giboyer.

C’est tellement impossible que nous ne le désirons même pas.

Maréchal.

La famille a donc des prétentions par-dessus les maisons ? Car enfin votre neveu est charmant de sa personne ; il a un avenir magnifique, un présent très acceptable, puisque je lui donne… Oui, j’irai jusqu’à vingt mille francs. Que diable ! c’est une position superbe ! Qu’est-ce donc qu’il leur faut, à ces imbéciles-là ?

Giboyer.

Si je vous disais le nom de la jeune personne, vous n’insisteriez pas.

Maréchal.

C’est donc une Montmorency ?

Giboyer.

Mieux que cela, monsieur ! Pour en finir d’un mot, c’est mademoiselle Fernande.

Maréchal, très pincé.

Ma fille ?… Mon secrétaire se permet de lever les yeux sur ma fille ?